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Revue de presse

L’Esprit Public avec Thierry Pech : réforme de l’hôpital, ce qu’elle nous dit de la France / Diplomatie : quand l’Iran divise

Thierry Pech était l’invité de l’"Esprit Public" d’Emilie Aubry sur France Culture le 17 février sur l’actualité de la semaine : la réforme de l’hôpital en France et l’état des liens des puissances diplomatiques avec l’Iran après la conférence de Varsovie. Une émission à réécouter et podcaster.
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Première partie : Réforme de l’hôpital : ce qu’elle nous dit de la France

Mesures de bons sens sur le papier, mais qui, chez les professionnels, soulevaient malgré tout plusieurs questions : la faisabilité de ces mesures, la rapidité de leur mise en œuvre, les doutes sur les ordonnances qui devaient les préciser, le flou de certaines d’entre elles. Le flou… face à l’urgence :

Urgences en milieu rural comme pour cette habitante de Saint Claude, dans le Haut Jura, racontant cette semaine à un journaliste du Monde la fermeture de la maternité de sa ville au printemps dernier, qui déroutait les parturiantes vers Oyonnax à 40 minutes de St Claude, l’angoisse depuis, d’accoucher dans la voiture, au point de pousser certaines à programmer leur grossesse pour que la période d’accouchement ne tombe pas pendant l’hiver, afin d’éviter les routes enneigées qui rallongeaient encore le temps de trajet.

Urgence aussi dans les grands hôpitaux de Paris, et les témoignages de praticiens héroïques et toujours passionnés comme cette neurologue de la Pitié Salpétrière Sophie Crozier, responsable de l’unité des urgences cérébro-vasculaires qui racontait le manque de lits, quotidien, pour des patients en urgence vitale, le manque chronique de personnel, « une infirmière s’en va, on attend 3 mois pour la remplacer », pas de pool de réserve comme avant, personnel médical enchaînant les heures sup’, travaillant 12 heures de suite, sans être certains de voir quelqu’un arriver pour prendre leur relève au bout des 12 heures.

L’hôpital : cette parabole de la France, dont on disait qu’elle avait les services publics parmi les plus généreux du monde, mais qui semblaient n’être jamais suffisants, jamais à la hauteur, les usagers des territoires dénonçant l’abandon, ceux des villes la déshumanisation. 

Deuxième partie : Diplomatie : quand l’Iran divise

Officiellement, la Conférence de Varsovie avait pour titre : « Conférence ministérielle pour la promotion de la paix et de la sécurité au Moyen Orient », sauf que personne n’était dupe : le sujet principal de ce sommet, c’était bien l’Iran ! L’Iran et la ligne dure adoptée par Washington contre Téhéran, retrait de l’accord sur le nucléaire et sanctions économiques touchant les Iraniens mais aussi ceux qui entendaient continuer de commercer avec eux. 

Les Etats Unis et la Pologne avaient organisé ensemble cette séquence diplomatique, le gouvernement ultra conservateur de Varsovie, rêvant d’une base américaine sur le sol polonais, pour se rendre moins vulnérable à une Russie voisine qui l’inquiétait particulièrement depuis l’annexion de la Crimée en 2014. La Russie qui avait refusé de participer à cette conférence sur le Moyen Orient, mais avait organisé son propre événement diplomatique, à Sotchi, au même moment, avec justement le président iranien Hassan Rohani et le turc Recep Tayip Erdogan, pour un sommet consacré à la Syrie. Varsovie avait pu compter malgré tout sur  une soixantaine de pays présents avec notamment les ministres des pays suivants : Arabie Saoudite, Bahreïn, Yémen, Jordanie, Koweït, Maroc, Oman, Emirats, Egypte, Tunisie et Israël.

Mais il y avait eu une absence remarquée au grand sommet américano-polonais de Varsovie : l’Union européenne ! La représentante des affaires étrangères de l’Union, Fédérica Mogherini ayant fait savoir qu’elle était déjà prise par le sommet de L’union africaine à Addis Abeba. Ni la France ni l’Allemagne n’avaient envoyé non plus de ministres à Varsovie mais de simples hauts fonctionnaires. En revanche, s’était rendu à Varsovie le Ministre des affaires étrangères britanniques. Une nouvelle fois, le Moyen Orient était donc l’épicentre du monde, cristallisant les tensions, redessinant les alliances. Un nouveau jeu géopolitique, dont on n’était pas sûr encore de bien comprendre les règles.

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