Quel avenir pour la relation euroatlantique à l’ère Biden ? Par Bernard Cazeneuve
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Les quatre années de la dernière présidence américaine ont été fortement marquées par une posture de défi, voire d’hostilité à l’égard des grandes organisations internationales, et du multilatéralisme. Les tensions engendrées par les prises de position de Donald Trump sur les questions les plus sensibles, qu’il s’agisse de l’Accord de Paris sur le climat, ou de celui de Vienne sur le nucléaire iranien, n’ont pas été sans abîmer les relations entre les États-Unis et leurs alliés traditionnels. Le sentiment s’est peu à peu développé de la propension de la première puissance mondiale à ne défendre que ses seuls intérêts, en prenant le risque de déstabiliser l’ordre international qu’elle avait elle-même contribué à instaurer, dans de multiples domaines, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De ce climat, engendré par le tempérament d’un homme, autant que par ses choix politiques hasardeux, la relation euroatlantique s’est trouvée d’autant plus affectée que l’administration Trump s’est employée à dénigrer continument le principe même de la construction européenne, jusqu’à considérer l’Union européenne comme un adversaire, dont il convenait de se méfier.