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Étude

Quelle place pour l’Union européenne à l’Est ? Eléments de prospective sur le Partenariat oriental

La remise en cause de la souveraineté de l’État ukrainien a provoqué une crise internationale extrêmement profonde, redessinant par la force les frontières et conduisant à des affrontements sans concessions. Dans ce contexte extrêmement troublé, la note de Florent Parmentier se focalise sur l’avenir du Partenariat oriental, à travers l’analyse des Etats qui le composent et des intérêts européens.

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La crise ukrainienne bouscule les certitudes des Européens à l’Est, de la même manière que le « Printemps arabe » avait suscité une remise en cause profonde quant à la vision européenne du Maghreb et du Machrek.

Après la chute de l’URSS et l’apparition de nouveaux Etats dans cette région du monde, les Européens ont très progressivement reconstruit une stratégie dans cette zone, passant de la gestion de la désintégration de l’Union soviétique à une politique de voisinage dont l’objet consisteait à rendre les périphéries plus prévisibles et plus en phase avec le projet européen. Lors de son lancement à Prague en mai 2009, le Partenariat oriental a semblé constituer un approfondissement des relations avec le flanc Est de la politique européenne de voisinage (PEV) de 2004, en hiérarchisant mieux certaines priorités en fonction de spécificités régionales. Cette initiative polono-suédoise a en effet essentiellement visé à prolonger et à approfondir la PEV tout en ciblant plus précisément les pays de l’Europe orientale et du Caucase : l’Ukraine, la Moldavie et la Biélorussie, ainsi que l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. A ce titre, le Partenariat oriental se veut le pendant à l’Est du processus de Barcelone, devenu Union pour la Méditerranéee la politique de l’Union pour la Méditerranée, dont l’objet était de développer des relations avec le voisinage Sud.

Il s’agit donc toujours de se donner pour objectif la prospérité, la sécurité et la stabilité du voisinage, grâce aux possibilités offertes par l’UE : un accord de libre-échange approfondi et complet, une facilitation des visas et un accord politique. Pour autant, la politique européenne de voisinage rencontre un certain nombre de difficultés à transformer les partenaires orientaux, du fait notamment de l’hétérogénéité de ceux-ci, mais également d’une stratégie russe qui tolère de plus en plus difficilement le projet européen de reconfiguration du voisinage commun, afin d’y imposer ses propres règles du jeu.

Dans ce contexte, la crise ukrainienne pourrait changer en profondeur la situation régionale, mais également amener à une réévaluation des relations entre l’UE et la Russie, qui défend elle-même son projet d’Union eurasienne. Tenter d’imaginer l’avenir du Partenariat oriental suppose donc d’étudier à la fois les transformations internes des Etats concernés, mais également le contexte international dans lequel ceux-ci évoluent. En analysant ces divers facteurs clés, la présente étude se propose d’envisager différents scénarios, ainsi que la meilleure manière de défendre les intérêts européens.
 

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