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Note

2015 : « annus horribilis » pour l’Union européenne ?

En ce début 2016, Terra Nova propose de revenir sur l’année écoulée pour l’Union européenne, et les multiples crises, internes et géopolitiques, qui l’ont traversée. Au-delà du diagnostic, l’objectif est de contribuer à esquisser des pistes pour l’avenir.
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L’année 2015 restera-t-elle comme l’année où l’Union européenne, frappée de crises politiques multiples, aura seulement pansé ses plaies sans procéder aux réformes nécessaires, faute d’avoir posé un diagnostic sur les causes profondes des maux qui l’affectent ? Il est urgent de proposer un diagnostic d’ensemble sur la nature des multiples crises qui frappent aujourd’hui l’Europe. A défaut, les graines de désintégration semées cette année sont assurées de germer et de fleurir dès l’année qui vient.

Les bouleversements en cours sont d’une triple nature. Ils sont de caractère structurel puisque les crises existentielles de l’intégration européenne sont causées par un manque d’intégration à un moment où l’Union européenne en aurait le plus besoin. Mais ces bouleversements reposent aussi sur des raisons politiques, à savoir l’affaiblissement des institutions et principes communs, désormais apparemment trop faibles pour réagir en temps de crise. Et enfin, des causes conjoncturelles mais lourdes doivent aussi alerter, que ce soit les divisions nord-sud ou est-ouest entre Etats membres, la force des populismes anti-européens partout en Europe ou la montée des séparatismes régionaux (en Ecosse et Catalogne notamment).

Plus précisément, le diagnostic met en exergue :

• Un vice anatomique fondamental dans les deux réalisations phares de l’Union européenne que sont la zone euro et l’espace Schengen

• Des institutions communes affaiblies dans leur rôle de médiatrices, et donc dans leur légitimité

• Un choc mortifère entre démocraties nationales

• Des forces de désintégration croissantes symbolisées par le risque du Brexit

• Une Union impotente face aux crises géopolitiques qui se développent à sa périphérie

A ces bouleversements de grande ampleur, il convient de répondre par des adaptations fondamentales. Les crises internes nous montrent que l’Europe de la libéralisation – ôter les restrictions pour assurer et gérer une intégration économique profonde – n’est pas adaptée pour traiter des chocs asymétriques tels que la crise grecque ou celle des réfugiés. Il est temps de se rendre compte que l’Europe économique gérée « en bon père de famille » entre 28 dirigeants nationaux ne répond plus aux enjeux du moment. De la même manière, les crises géopolitiques à nos frontières appellent des réponses politiques d’envergure et rapides qui requièrent des instruments traditionnellement réservés à la protection de la souveraineté nationale (frontières, police, armée).

Nous traçons pour l’avenir les pistes suivantes :

– Redonner espoir : une croissance durable et équitable

– Réformer la gouvernance européenne : d’indispensables progrès supplémentaires dans l’intégration

– Revaloriser les institutions européennes

– Permettre un sursaut démocratique

– Eviter le Brexit, mais pas à tout prix

– Promouvoir une vraie politique des frontières et du voisinage

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