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Note

Emplois publics : les mauvais comptes de François Fillon

La réduction de 500 000 emplois publics en cinq ans est un point clé du projet de François Fillon. Mais à étudier de plus près ce que cette mesure pourrait recouvrir, elle illustre les mauvais comptes du candidat.

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François Fillon propose de « remplacer un départ d’agents publics sur deux en moyenne » dans les fonctions publiques afin de « réduire de 500 000 le nombre d’emplois publics en cinq ans. » S’il souhaite voir baisser de façon aussi considérable l’emploi public, c’est avant tout pour réaliser des économies : son objectif est de réduire la dépense publique de 100 milliards d’euros par an sur 5 ans pour la ramener de 57 % à 50 % du PIB en 2022. Certes, ces économies ne résulteraient pas seulement de suppressions de postes d’agents publics. Mais la part de l’effort portant sur l’emploi public resterait néanmoins très significative puisqu’elle représenterait environ 15 % de la totalité des économies recherchées, d’après le chiffrage du candidat (15 milliards d’euros par an sur les 100 milliards souhaités). Elle constitue pour cette raison un point clé de son projet.

Comment cet effort historique serait-il réparti entre les différentes fonctions publiques ? De manière surprenante, François Fillon ne répond pas formellement à cette question. On peut toutefois formuler quelques hypothèses. Le candidat envisage tout d’abord un effort commun à toutes les fonctions publiques qui consisterait à augmenter progressivement le temps de travail des agents publics à 39 heures hebdomadaires, sur une base annualisée. Son hypothèse est que cette augmentation permettrait de produire les mêmes services qu’aujourd’hui avec moins de personnels. Le projet ne dit pas cependant si les salaires des agents évolueraient à proportion, ce qui rend impossible l’évaluation de l’impact budgétaire d’une telle mesure.

Pour le reste, la politique souhaitée consistant dans le non-remplacement en moyenne d’un agent public sur deux, il faut s’en remettre aux flux de départs à la retraite pour apprécier la répartition probable des efforts entre les trois fonctions publiques. D’après la Cour des comptes, ces flux de départs seront d’environ 106 000 par an dans le secteur public dans les années qui viennent. Un rapide calcul permet de souligner que, sur la durée du quinquennat, les départs en retraite atteindront donc environ 500 000. Mais comme le candidat LR souhaite en remplacer un sur deux en moyenne, « seuls » 250 000 postes pourraient être « gagnés » de ce côté-là. Le reste de l’objectif devra donc être atteint par d’autres moyens, en particulier par la suppression de postes de contractuels de droit privé. 

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