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Revue de presse

Le PS face au casse-tête de l’organisation des primaires

Publié le 

Le Parti socialiste tente de mettre sur pied une organisation irréprochable pour sa future primaire présidentielle afin d’éviter un nouveau psychodrame, mais de nombreuses inconnues persistent à huit mois du vote.

Les souvenirs du Congrès de novembre 2008, qui avait vu Martine Aubry être élue Premier secrétaire du PS face à sa concurrente Ségolène Royal, sont encore dans toutes les têtes.

Les accusations de fraude avaient volé entre les partisans des deux concurrentes et le PS avait été incapable d’annoncer un résultat pendant toute une nuit, alimentant les suspicions.

Pour se prémunir de toute accusation de partialité, la direction du parti multiplie les strates de décision, au risque de créer une « vraie usine à gaz » selon un partisan du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, même si ce dernier n’est pas encore sur les rangs.

En plus d’un comité technique restreint qui se réunit tous les lundis et d’un Comité national d’organisation des primaires (CNOP) où siègent tous les « présidentiables », le PS s’apprête à créer une « Haute autorité ».

Formée d’un avocat, d’un préfet et d’un juriste, cette instance jouera le rôle d’un mini-ministère de l’Intérieur, tranchant les litiges et validant les résultats.

« Ce n’est pas un vote à l’intérieur d’une section socialiste claquemurée », a expliqué mardi le « M. élections » du Parti socialiste, Christophe Borgel, lors d’un point de presse. « La transparence est garantie parce que l’opération se déroulera sous les yeux de l’opinion publique. »

Olivier Ferrand, président de la fondation politique Terra Nova et promoteur des primaires socialistes, souligne que, pour une primaire, « les enjeux locaux sont beaucoup moins forts pour les caciques fédéraux » que lors d’un scrutin interne.

A ses yeux, il y également a peu de chances que des électeurs de droite puissent fausser le résultat.

« Nous sommes protégés par le nombre: il faudrait une fraude d’une ampleur phénoménale pour que cela influe sur l’issue du scrutin », souligne-t-il.

Pour pouvoir voter les 9 et 16 octobre, les sympathisants socialistes devront verser une obole d’un euro minimum et signer une charte d’adhésion aux valeurs de la gauche, qui doit encore être rédigée, tout comme la « charte éthique » de la campagne.

Pour ce scrutin inédit, le PS doit fonctionner comme l’administration lors d’une présidentielle alors qu’il ne comptait en octobre dernier que 178.000 militants.

L’objectif est de mettre en place au moins 10.000 bureaux de vote, contre 85.000 pour une élection nationale, tenus par 60.000 à 80.000 sympathisants, soit environ un tiers des militants du PS, pour accueillir au moins un million de votants.

Le PS procède par étapes pour ce vote calqué sur les procédures américaine, italienne ou grecque, a concédé mardi François Lamy, conseiller politique de Martine Aubry.

La priorité reste la constitution d’une liste électorale à jour et la future carte des bureaux de vote, promise pour avril.

Certains maires de droite ayant manifesté des réticences, le ministère de l’Intérieur a envoyé une circulaire aux préfets la semaine dernière leur demandant de jouer le jeu.

Pour transmettre les résultats, le PS hésite entre des SMS et un système de communications téléphoniques sécurisés.

Nerf de la guerre, les questions de financement – quel plafond de dépenses, autoriser ou non les fonds personnels – n’ont pas été tranchées pour l’instant non plus.

Les frais de campagne ne devraient être pris en compte qu’une fois la campagne officielle lancée, en juillet, ce qui est censé rafraîchir les ardeurs des présidentiables.

Pas question de rembourser les frais de pré-campagne.
« On remonterait jusqu’à quand ? », s’interroge François Lamy.

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