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Revue de presse

L’Esprit Public avec Thierry Pech

Thierry Pech était l’invité de l’"Esprit Public" d’Emilie Aubry sur France Culture le 16 décembre sur l’actualité de la semaine : comment refaire Nation après l’attentat du marché de Noel de Strasbourg du 11 décembre et trois semaines de mobilisation des gilets jaunes, et les relations entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne en pleines difficultés liées au Brexit. Une émission à réécouter et podcaster.
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Thierry Pech était l’invité de l’"Esprit Public" d’Emilie Aubry sur France Culture le 16 décembre sur l’actualité de la semaine : comment refaire Nation après l’attentat du marché de Noel de Strasbourg du 11 décembre et trois semaines de mobilisation des gilets jaunes, et les relations entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne en pleines difficultés liées au Brexit. Une émission à réécouter et podcaster ici. 

Première partie : France : comment refaire Nation ?

Strasbourg, le marché de Noël et… l’attentat : le retour de l’angoisse absolue, un individu tirant, gratuitement, sur d’autres, interrompant l’atmosphère joyeuse d’une ville alsacienne avant les fêtes, rappelant la réalité d’une menace terroriste toujours bien présente en France. L’habituelle sidération, figeant d’un coup cette France chaotique des Gilets Jaunes que l’on voyait depuis plusieurs semaines.

Assez vite, ce tweet présidentiel : « solidarité de la nation toute entière pour Strasbourg, nos victimes et leurs familles ».  « Solidarité de la nation toute entière » écrivait le président : mais la France savait-elle encore « faire nation », c’est-à-dire manifester sa volonté de vivre ensemble, sur un territoire commun, consciente de son unité historique, culturelle et… surtout politique ! La « nation toute entière » n’était pas restée très longtemps une et indivisible, les rumeurs de complotisme allant bon train sur les réseaux sociaux et notamment sur les pages FB de certains Gilets Jaunes, Maxime Nicolle notamment, figure du mouvement, qui sous-entendait que l’attentat pouvait être une invention diabolique du clan Macron pour faire diversion. Le poison du complotisme, le poison de la nation profondément et durablement divisée, qui inquiétait au plus niveau de l’Etat. 

Lundi soir, dans ce discours qui s’était fait tellement attendre, le Président, en plus des annonces faites en faveur du pouvoir d’achat des salariés payés au SMIC et des retraités, n’avait au fond parlé que de cela : de ce pays fragmenté en plusieurs : territoires contre villes / élites contre peuple /médias traditionnels contre réseaux sociaux. France fragmentée à qui le président voulait proposer un « débat sans précédent » pour renouer avec « notre projet collectif », France à qui il voulait proposer « un nouveau contrat pour la nation ».

En attendant samedi, moitié moins de Gilets jaunes dans toute la France, un peu plus de 2000 dans la capitale, l’attente de la grande consultation nationale annoncée par le Président et cet appel dans le Journal du Dimanche de l’Association des Maires ruraux à continuer de faire vivre le débat dans les territoires, dans cette France des ronds point dont avait si bien parlé Florence Aubenas dans le Monde du week-end. 

Enfin cette semaine, il y aurait eu ce moment : cette séquence, appréciable de convergence démocratique, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, jeudi : la gauche, inhabituellement unie pour déposer une motion de censure contre le gouvernement, mais se disant prête à l’ajourner pour cause d’attentat.

Et un gouvernement, semblant apprécier, ce qui n’avait pas toujours été le cas, que le débat parlementaire, fusse-t-il une motion de censure, puisse avoir lieu dans les meilleurs délais.

Comme si après des semaines où le débat ne s’exerçait plus que de façon anarchique, de revendications contradictoires en défouloirs dans la rue ou sur la toile, ce fameux débat contradictoire si français et tellement indispensable revenait enfin, là d’où il ne devait jamais partir : dans le giron de la République.

Deuxième partie : Union européenne / Grande-Bretagne : si tu reviens, j’annule tout ?

Lundi dernier, tandis qu’en France nous attendions le grand discours présidentiel, nous étions sans doute passé à côté d’un événement majeur : la cour européenne de justice avait rendu une décision qui allait peut-être changer la face du Brexit. Elle disait en substance : « Tout pays qui a déclenché l’article 50, celui qui permet de quitter l’union européenne, peut retirer sa demande à tout moment unilatéralement, c’est-à-dire sans demander la permission aux autres états-membres à condition bien-sûr d’accepter de revenir dans les mêmes termes qu’avant ! » En clair, contrairement à un divorce dans la vraie vie, où il est assez difficile après avoir été loin dans une procédure de séparation de dire « je reviens et nous nous aimerons comme avant », l’Europe cette semaine semblait avoir dit à la Grande Bretagne : si tu reviens, j’annule tout…. MOUAIS. 

En attendant, on voyait cette semaine Theresa May remporter une énième épreuve de salto arrière compliqué : lundi, la dirigeante conservatrice reportait en catastrophe le vote sur l’accord de Brexit prévu le lendemain à la Chambre des communes de peur de le perdre. Son parti, en majorité hostile au texte négocié avec l’Union avait alors  aussitôt organisé un vote de défiance pour le mercredi. Theresa May obtenant pour finir le soutien de 200 députés conservateurs contre 117. Theresa May semblait donc débarrassée d’au moins une épée de Damoclès : puisque selon les statuts de son parti, nul ne pourrait plus chercher à la déloger avant un an. Une autre épée, elle, restait bien en suspens : la menace d’une motion de censure de l’opposition.

En attendant, le Brexit continuait d’être le cauchemar des Britanniques, avec sa kyrielle de questions insolubles : Brexit or not brexit ? Sortie avec accord ou sortie sans accord ? Pour cet accord, à quelles concessions étaient prêts les partis britanniques d’un côté, les Européens de l’autre ? Alors, pour le dénouement, on hésitait entre le titre d’une comédie de Shakespeare Tout est bien qui finit bien ou celui d’un James Bond de 1997 : Demain ne meurt jamais… Le cauchemar du Brexit, éternellement recommencé….

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