Premières leçons du vote américain. Divisés, les Etats-Unis tournent la page Trump sans blanc-seing pour les Démocrates, par Bruno Jeanbart
Joe Biden sera donc le 46e Président des États-Unis et privera Donald Trump d’une réélection, fait rare outre-Atlantique (seuls Jimmy Carter en 1980 et Georges H.W. Bush en 1992 ont connu cette mésaventure depuis la Seconde Guerre Mondiale). Si la victoire est moins ample qu’attendu, elle n’en est pas moins nette. Elle s’accompagne de l’élection, pour la première fois, d’une femme – de couleur de surcroît – à la vice-Présidence, d’une probable majorité à la Chambre des Représentants et du gain d’au moins un siège au Sénat, qui risque cependant de rester à majorité républicaine. De plus, alors que le dépouillement n’est pas achevé, le taux de participation à cette élection pourrait être le plus élevé depuis 1900 (autour de 65% des Américains en âge de voter) et dans ce contexte, le candidat démocrate obtiendra plus de 50% des suffrages, devancera le Président sortant d’au minimum de 3 points et plus de 4 millions de voix, davantage encore que ne l’avait fait Hillary Clinton en 2016. Il a d’ores et déjà reconstruit le « blue wall » de la Rust Belt en faisant basculer trois États du côté démocrate dans cette région des États-Unis (Wisconsin, Michigan et Pennsylvanie), là où Trump avait construit sa victoire de 2016. L’analyse pour la Série Américaine de Terra Nova, du Directeur Général Adjoint d’OpinionWay Bruno Jeanbart.