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Revue de presse

Une primaire à gauche pour 2017 est-elle nécessaire ?

Dans une note rendue publique dimanche 26 avril, la fondation Terra Nova plaide pour que François Hollande se soumette lui-même à une primaire avec le reste de la gauche afin de présenter un candidat unique au premier tour de la présidentielle de 2017.
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François Hollande devra-t-il se soumettre à une primaire s’il décide de se représenter en 2017 ? Alors que l’UMP a décidé de s’appliquer en 2016 cette procédure de sélection du candidat à l’élection présidentielle, qui a si bien réussi au Parti socialiste en 2011, la question ne semblait pas se poser pour l’actuel président de la République, candidat « naturel » à sa réélection.

LA QUESTION DE LÉGITIMITÉ SE POSERA-T-ELLE ?

À peine ouvert à l’automne dernier par Thierry Mandon, secrétaire d’État à la réforme de l’État et à la simplification, alors que François Hollande était au plus bas dans les sondages, le débat avait été immédiatement refermé par les principaux responsables socialistes.
Même si le président de la République a évoqué lui-même la possibilité qu’il ne se représente pas en 2017, s’il ne parvenait pas à obtenir des résultats sur le front du chômage. « Si après cinq ans, un président de la République n’arrive pas à atteindre l’objectif qu’il s’est fixé pour être élu, il ne peut pas être de nouveau candidat », a-t-il alors expliqué.
« Ce n’est pas l’hypothèse la plus vraisemblable », estime cependant un responsable du PS. Dans le cas où François Hollande serait à nouveau candidat en 2017, le PS peut-il purement et simplement s’asseoir sur le principe des primaires qu’il a inscrit dans ses statuts ? C’est la question soulevée par la fondation Terra Nova, un club de réflexion proche du PS, dans un rapport rendu public dimanche intitulé « Primaires : et si c’était à refaire ? ».

LA PRIMAIRE, UN DES FONDEMENTS DU PS

« Les primaires ont été un des principes forts de la modernisation de la vie politique, souligne l’un de ses auteurs, Alain Bergounioux, historien et secrétaire national aux études du PS. Il ne faudrait pas que le parti qui en a été l’initiateur et a profité de son élan ne s’en préoccupe plus et laisse le champ libre à la droite qui les a à son tour adoptées pour 2016. »
Ses auteurs redoutent en effet que le congrès du PS qui doit avoir lieu du 5 au 7 juin à Poitiers se contente de contourner la difficulté en évitant d’aborder le sujet « par souci de ne pas ouvrir la boîte de Pandore ».« Cette option, qui est la plus paresseuse mais, à court terme, peut-être la plus prudente, présenterait un défaut majeur : après avoir fait une démonstration de modernité et de transparence en 2011, le parti donnerait le sentiment que les règles du jeu sont de nature parfaitement circonstancielle », note le rapport.
Terra Nova qui rappelle les bénéfices de cette procédure et souhaite son extension aux élections locales, reconnaît toutefois « l’exception de 2017 ». Il préconise donc de maintenir dans les statuts, « le caractère systématique de la primaire présidentielle ouverte quand il n’y a pas de président sortant » et de rendre la primaire « optionnelle » dans le cas contraire, la décision en revenant au conseil national.
« La primaire n’est pas un jeu, insiste Alain Bergounioux. Il y a une forme d’impossibilité pour un président sortant de se soumettre à une primaire. Celle-ci devant avoir lieu 6 ou 8 mois avant l’élection, quelle serait l’autorité d’un président battu lors de la primaire de son parti ? ».

NE PAS FRAGILISER LE PARTI SOCIALISTE FACE À L’UMP ET AU FN

Néanmoins, le think tank estime que la montée du Front national et l’instauration d’une forme de « tripartition » nécessitent le rassemblement de la gauche en vue d’une candidature unique au premier tour. Il recommande, dans ce contexte, que le président lui-même appelle à une« primaire de coalition » avec les autres formations de gauche à laquelle il serait candidat.
« Il s’agirait en quelque sorte, comme ce fut le cas en Italie autour de Romano Prodi, d’une primaire de ratification, sur la base d’un accord de coalition avec notamment les écologistes », précise Alain Bergounioux.
De cette participation à la primaire dépendraient les accords d’investiture aux élections législatives. L’inconvénient serait de faire rentrer François Hollande en campagne beaucoup plus tôt. Mais « accepter la perspective de candidatures multiples en 2017 reviendrait en tout cas à prendre un risque élevé d’éviction dès le premier tour », conclut le rapport.

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