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Revue de presse

L’Esprit Public avec Thierry Pech : France : d’où vient la violence ? / Ecologie : le début d’une conscience ?

L’Esprit Public en public du Théâtre de l’Odéon avec l’ancienne Ministre de la Culture Aurélie Filippetti, la journaliste Christine Ockrent, le politologue Dominique Reynié et le directeur général de Terra Nova Thierry Pech.
Publié le 

Première partie : France : d’où vient la violence ?

Gilets jaunes épisode 19, et les policiers, gendarmes et CRS désormais rejoints par…l’armée !

Pour certains, l’emploi des soldats de l’opération sentinelle opérait une confusion entre la lutte contre le terrorisme et le maintien de l’ordre dans la France des Gilets Jaunes, et évoquait l’idée d’un « ennemi de l’intérieur » en France. Comment fallait-il en effet qualifier la violence à laquelle nous assistions depuis maintenant près de 5 mois ?

A cette question au fond essentielle et centrale, on entendait ceux qui pointaient en France un pouvoir en place exaspérant les divisions et incompétent quant à sa gestion du maintien de l’ordre, ceux qui à l’inverse pointait une France votant aux extrêmes depuis belle lurette et qui avait trouvé avec ces Gilets Jaunes une couverture commode pour perturber la République. 

D’où venait la violence ? Et si elle n’était pas spécifiquement française, et si elle renvoyait davantage à une violence d’époque, liée à la perception d’un déclin, déclin d’un occident dépassé par les nouveaux pôles de puissance, par la révolution numérique ? Violence d’époque liée à une multiplication des frustrations, ces passions tristes qu’analysait si bien le sociologue François Dubet dans son dernier livre, expliquant comment, à la dualité d’autrefois des prolétaires et les capitalistes s’étaient ajoutés de nouveaux groupes, les cosmopolites mobiles et les locaux immobiles, les inclus et les exclus, les stables et les précaires, les urbains et les ruraux, les classes populaires et l’underclass, Dubet pointant aussi la violence d’un média, internet, « qui donnant à chacun la capacité de dire publiquement ses émotions et ses opinions faisait de chacun de nous un militant de sa propre cause, un quasi mouvement social à soi tout seul ». Violences françaises, violences d’époque, à moins qu’il ne s’agisse du retour d’une violence d’autrefois, hypothèse que faisait cette semaine le philosophe Michael Foessel dans son livre Récidive, qui démontrait qu’il existait entre 1938 et 2019 des sonorités communes, des échos, notamment dans cette hostilité aux étrangers assumée par les gouvernements d’hier et d’aujourd’hui au nom du pragmatisme.

Bref on s’en remettait aux Intellectuels pour pêcher ça et là quelques mots qui pouvaient apaiser l’espace d’un instant le malaise profond que provoquait ce retour de la violence. A l’Elysée lundi, on avait donc écouté la soixantaine d’éminents cerveaux venus « dialoguer » avec le chef de l’etat : superposition enrichissante de grilles de lectures sur ces temps agités que nous vivions, sauf qu’à la fin… le livre était toujours aussi triste !

Deuxième partie : Ecologie : le début d‘une conscience ?

C’était il y a 8 jours, ce qui semblait une éternité dans cette actualité française si chaotique : 100 000 personnes selon les organisateurs, 36 000 selon la police étaient descendues dans la rue pour la Marche du siècle, au lendemain d’une marche des Lycéens, dans le cadre de l’appel à la grève mondiale pour le climat lancée par Greta Thunberg, jeune suédoise au visage poupin dont la légende disait qu’elle avait démarré son combat à l’été 2018 seule, armée d’un morceau de carton en guise de pancarte, campant devant le parlement de Stockholm des jours durant en signe de protestation contre l’inaction de son pays face au réchauffement climatique.

On avait retrouvé Greta Thunberg un mois plus tard au sommet de Davos, se confrontant cette fois aux grands acteurs économiques mondiaux, puis à la conference de Katovice en Pologne, organisée par l’ONU sur le climat.

Icone instrumentalisée disaient certains, étonnant symbole disaient les autres d’une génération prenant conscience, de façon spectaculaire, d’un danger imminent, celui que ne voulaient pas voir les générations du dessus. Il s’agissait bel et bien d’un phénomène d’époque : une génération pour qui la préoccupation environnementale arrivait à égalité avec la préoccupation de l’emploi,

Une génération qui elle, était réceptive aux messages des scientifiques, des jeunes qui ne s’en remettaient pas à des solutions nationales mais se situaient directement sur un plan mondial et planétaire. Une génération qui savait donc, enfin, sortir de cette « inertie climatique » qu’analysait dans le journal le Un de la semaine précédente le psychiatre Christophe André, sensible aux chiffres des scientifiques puis capable de les transformer en vidéos, en contenus pour réseaux sociaux, en images frappantes, en story telling : Bref, avec eux, peut être enfin la prise de conscience écologique pouvait devenir, spectaculaire !

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