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Revue de presse

Les difficiles conditions de travail des livreurs à vélo

Le think tank Terra Nova présente aujourd’hui un rapport sur la livraison de marchandises en ville. Une activité qui a explosé ces dernières années, tout comme le nombre de coursiers, qui travaillent dans des conditions difficiles.
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Des conditions terribles, même, sous la canicule, sur le bitume brûlant. Leur nombre a été multiplié par dix en deux ans : ils sont environ 20 000. Ce sont les coursiers à vélo, qui travaillent pour des plateformes de livraison de repas à domicile. Une activité qui a vu le jour il y a deux ans, surtout à Paris et dans les grandes villes. Elle était trustée à ses débuts par des étudiants qui en faisaient un job d’appoint, mais depuis moins d’un an, selon Terra Nova, on voit apparaître un nouveau type de coursiers. Ils viennent de la banlieue, prennent le RER pour aller travailler, leur vélo sous le bras. Cela n’est pas pour eux un façon d’arrondir leurs fins de mois, mais leur travail principal. Peu voire pas diplômés, ils travaillent bien davantage que les étudiants et peuvent faire jusqu’à 70 à 80 heures par semaine.

L’accès à la licence difficile pour ces livreurs

Ces livreurs sont tous à vélo parce qu’en France, pour livrer des marchandises légères – dans un véhicule à moteur de moins de 3,5 tonnes, que ce soit une camionnette ou un scooter – il faut une licence. Et pour l’obtenir, il faut suivre un stage de 100 heures, avoir un casier judiciaire vierge, et disposer de 1 800 euros sur un compte en banque. Selon Terra Nova, c’est un frein pour beaucoup de personnes. Le think tank recommande qu’une version allégée de cette licence soit proposée aux livreurs à vélo.

Terra Nova a interrogé ces livreurs à vélo. Première plainte, unanime : les vols de vélo dont ils sont régulièrement victimes. Deuxième difficulté : les temps d’attente dans les restaurants, quand ils viennent récupérer les plats à livrer. Troisième problème pour ces grands banlieusards : ils ne connaissent pas Paris et doivent s’arrêter souvent pour consulter leurs GPS et perdent du temps, et donc de l’argent. Quant aux accidents, il y en aurait moins qu’à Londres, malgré un trafic plus fluide dans la capitale anglaise. Comme si dans le chaos, chacun redoublait d’inventivité pour éviter le pire.

En bref…

C’est à partir de 33 degrés que l’INRS, l’institut national de recherche et de sécurité, estime que l’employeur doit « adapter le travail en conséquence ». C’est par exemple travailler plus tôt pour éviter les heures les plus chaudes, rallonger et multiplier les pauses et distribuer de l’eau fraiche. L’assurance maladie estime de son côté qu’il faut « évacuer les locaux » si le thermomètre y dépasse les 34 °C.

Philippe Duport

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