Pour une nouvelle politique industrielle


Le déclin de l’industrie française, à l’œuvre depuis la fin des Trente Glorieuses, prend désormais des allures dramatiques.
Notre industrie a subi une érosion rapide durant la décennie 2000 : sa part dans la population active est passée de 16% à moins de 13% ; sa part dans la valeur ajoutée a chuté de 22% à 16%.
Le choc de la Grande Récession a été d’une rare violence, avec une destruction supplémentaire de 10% de l’emploi industriel. Le cas français fait écho à la situation de toute l’Europe, incapable de se doter d’une stratégie industrielle, comme le montre l’échec du processus de Lisbonne. Dans le contexte d’une zone euro pénalisée par la surévaluation de la monnaie européenne, seule l’Allemagne tire son épingle du jeu, avec de remarquables performances à l’export qui lui permettent de consolider la part de son industrie dans le PIB à hauteur de 30% ; mais c’est au prix d’une politique non coopérative de compétitivité fiscalo-sociale et de pression sur les salaires, dont la durabilité est sujette à caution.