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Étude

Le marché du travail dans les grandes aires urbaines en 2015

Cette étude, fruit d’une collaboration inédite entre un think tank, Terra Nova, et une entreprise du numérique spécialisée dans la recherche d’emplois en ligne, Jobijoba, s’est appuyée sur des échantillons d’une taille considérable (six millions d’offres d’emploi collectées au cours de l’année 2015 dans les 15 plus grandes aires urbaines françaises, et plus d’un million de recherches d’emploi). Il en résulte un tableau saisissant de la concentration de l’activité dans le coeur des métropoles. Ces données ont permis de faire ressortir, dans certains cas, des écarts importants entre la dispersion géographique des offres et celle des recherches. Elles ont également permis de cartographier précisément la concentration des offres et celle des recherches dans chaque aire urbaine, faisant ressortir des zones de recouvrement et de désajustement

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Cette étude est le fruit d’une collaboration inédite entre un think tank, Terra Nova, et une entreprise du numérique spécialisée dans la recherche d’emplois en ligne, Jobijoba. Grâce à la technologie développée par cette entreprise et à ses 400 sites partenaires, le présent travail a pu s’appuyer sur des échantillons d’une taille considérable : six  millions d’offres d’emploi collectées au cours de l’année 2015 dans les 15 plus grandes aires urbaines françaises, et plus d’un million de recherches d’emploi. Ce matériau exceptionnel a permis d’observer de près la géographie du marché du travail dans ces aires où vivent près de 25 millions de Français.

Il en résulte un tableau saisissant de la concentration de l’activité dans le coeur des métropoles. Les ville-centre de ces grandes aires urbaines, qui abritent environ un quart de la population de ces ensembles, drainent à elles seules entre 50% et 60% des offres d’emploi en ligne observées en 2015. Et ce alors même que ce sont les couronnes périurbaines qui attirent le plus la population aujourd’hui. Cette domination des ville-centre est également qualitative : plus on s’approche du coeur des métropoles, plus les emplois proposés sont stables et mieux rémunérés.

Ces différences résultent en partie des disparités dans la spécialisation des différents territoires de l’aire urbaine. Les secteurs les plus représentés dans les offres en ville-centre reflètent la plus forte présence des activités tertiaires avancées, des activités liées à l’économie de la connaissance et de l’information, et des activités liées aux fonctions siège et support des entreprises. Inversement, des secteurs comme l’industrie sont plus représentés dans le reste de l’aire urbaine, ainsi que des secteurs liés à l’économie résidentielle comme les services à la personne.

Les recherches en ligne dans les grandes aires urbaines ont également été observées. Leur concentration dans les ville-centre est nette, mais moindre que celle des offres. Cet écart suggère qu’une partie non négligeable des recherches se tourne vers des zones moins denses où les offres sont aussi moins nombreuses.

Ces données ont permis de faire ressortir, dans certains cas, des écarts importants entre la dispersion géographique des offres et celle des recherches. Elles ont également permis de cartographier précisément la concentration des offres et celle des recherches dans chaque aire urbaine, faisant ressortir des zones de recouvrement et de désajustement. Deux situations typiques se dégagent :

a) Des aires urbaines pour lesquelles on observe une bonne adéquation entre la sectorisation des recherches des candidats et les zones d’offres d’emploi les plus denses (Grenoble, Rouen, Toulon, Nantes…). Toutefois, dans ces zones, il reste de nombreux espaces où l’offre est dense et les recherches plus faibles, suggérant qu’une part des candidats doivent finalement élargir le périmètre de leur recherche et aller plus loin qu’ils ne le souhaitaient de prime abord.  

b) Des aires urbaines où les zones de concentration des recherches et celles de concentration des offres se croisent dans la ville-centre, mais sont assez largement désajustées dans le reste de l’aire urbaine (Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse…). Ces aires présentent ainsi de larges espaces où les recherches se concentrent dans des zones de faible densité d’offre, et d’autres espaces où les offres se concentrent dans des zones de faible densité des recherches. C’est dans ces agglomérations que les offres d’emploi et les attentes des candidats se recouvrent le plus imparfaitement.

Contrairement à une idée répandue, l’hyperconcentration des offres d’emplois dans les villes-centre n’est pas nécessairement un drame. Elle peut même s’avérer une bonne nouvelle pour rationnaliser les réseaux de transport. A condition toutefois que l’on veille à la situation des habitants les plus modestes des grandes couronnes de l’aire urbaine, à l’empreinte environnementale d’une telle géographie et à la complémentarité entre zones productives et zones résidentielles.  

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