Pourquoi la sortie de l’euro n’est plus un slogan politique – Le Monde


L’extrême droite a renoncé à faire de la fin de la monnaie commune un axe de campagne, ambitionnant plutôt de vider les institutions européennes de leur substance. L’attachement des Français à l’euro demeure fort, et la crise due au Covid-19 a changé leur perception.
Cinq ans plus tard, plus personne sur la scène politique ne semble questionner sérieusement la monnaie unique, et l’hypothèse de son abandon est perçue comme un « désordre dangereux pour un pays fragile », selon Thierry Pech, directeur général du groupe de réflexion progressiste Terra Nova. Y compris ailleurs à l’extrême droite, où d’autres candidats comme Nicolas Dupont-Aignan ont évolué sur le sujet.
Même Eric Zemmour, opposé à l’euro dans ses livres, répète désormais que si « l’entrée dans l’euro était une mauvaise idée, en sortir serait pire ». A l’image de Marine Le Pen, il imagine plutôt rester dans l’Union européenne tout en s’affranchissant de ses règles, « faire des bras de fer » avec les institutions, et surtout « faire ce qu’on a envie de faire quand on a envie de le faire ». Une forme de « soft Frexit » qui « ferait moins peur, mais qu’il ne faut pas ignorer », estime Thierry Pech.