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Note

Politique du logement : mauvais procès, vrais enjeux

On invoque si fréquemment le thème de la « crise du logement » qu’on ne sait parfois plus quel problème on cherche à désigner par cette expression. Cette note de Terra Nova cherche à dissiper de nombreux malentendus et à analyser les vrais enjeux des débats sur la politique du logement.

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On invoque si fréquemment le thème de la « crise du logement » qu’on ne sait parfois plus quel problème on cherche à désigner par cette expression. Car si de nombreuses difficultés persistent, surtout au regard des sommes mobilisées, notamment au titre des aides publiques, tout ne va pas mal dans le domaine du logement : la construction suit un bon rythme, la taille et la qualité des logements augmentent, le taux d’effort des ménages est contenu en moyenne à l’échelle nationale même s’il est important dans les zones dites « tendues », en particulier la région parisienne. Le débat appuyé sur des moyennes nationales cache d’importantes disparités territoriales, qui apparaissent aujourd’hui décisives alors que la localisation des logements pèse toujours plus dans l’accès à l’emploi. Mais la politique du logement ne peut, à elle seule, répondre à ces nouveaux déséquilibres territoriaux. En outre, d’autres difficultés réelles relèvent de causes différentes et ne signent pas un échec des politiques du logement à strictement parler comme la grande exclusion. Enfin, cette invocation rituelle de la crise s’accompagne aussi de la mobilisation répétitive de « recettes miracles » qui ne changent rien parce qu’elles ne visent pas les vrais problèmes.  

Pour renouveler le regard sur les besoins de la crise du logement, il faut donc écarter les fausses polémiques et revenir aux vrais choix à venir. Tout d’abord, on ne peut se limiter à des objectifs quantitatifs (combien de logements ? à quel prix ?). Les attentes des ménages concernent désormais avant tout la localisation, la qualité, l’adaptation à leur mode de vie (mobilité, instabilité professionnelle et familiale). La philosophie des aides au logement s’en trouve peut-être affectée. La vocation du logement social est, elle aussi, interrogée : doit-il rester généraliste, c’est-à-dire ouvert à une majorité des ménages, ou doit-il évoluer vers un rôle résiduel, visant les populations les plus fragiles, qui ne peuvent trouver à se loger sur le marché privé ? Faut-il, d’autre part, une action homogène sur le territoire, alors que la territorialisation de la question du logement apparaît plus forte ? Enfin, comment faire évoluer le parc de logement en fonction des nouvelles contraintes climatiques et environnementales ? C’est à partir de ces questions prioritaires qu’il faut évaluer les réussites et les échecs de la politique du logement, et débattre de la bonne allocation des ressources publiques. 

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