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Revue de presse

Bientôt un « chèque vert » pour aider les ménages modestes à consommer local ?

Dans une note publiée mardi, le think tank Terranova propose au gouvernement de mettre en place un « chèque vert » à destination des ménages les plus modestes : 300 euros par an, versés à 15 millions de Français, pour dépenser dans l’économie locale et la transition environnementale.
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Et si les plus modestes bénéficiaient de 300 euros par an pour « consommer local ». C’est la proposition du think tank Terranova, sous forme d’un « chèque vert » à destination de 15 millions de Français pour contribuer à l’économie locale, tout en s’inscrivant dans une démarche positive pour l’environnement. Philippe Martin président du Conseil d’analyse économique, ancien conseiller économique d’Emmanuel Macron à Bercy et co-auteur du programme économique présidentiel, estime qu’il est temps d’actionner ce levier.

FRANCE INTER : Voila des mois que l’idée d’un « chèque vert » flotte dans les débats sans que le gouvernement n’y ai prêté jusqu’ici attention. En quoi serait-il aujourd’hui nécessaire ?  

PHILIPPE MARTIN : « Ce 'chèque vert’ réunit, en un seul instrument, trois objectifs qui nous paraissent essentielles. La relance de l’économie, la transition écologique et le soutien aux ménages modestes. C’est une proposition pour à essayer de répondre à la fois aux difficultés climatiques et à comment transformer nos modes de consommation. Car la crise est une bonne opportunité pour le mettre en œuvre. L’intérêt est de le faire à un moment où, justement, on a besoin d’une relance de la consommation, mais pas de n’importe quelle consommation. Une consommation durable, à la fois une aide aux ménages, mais également aux petits commerçants et au commerce local. » 

Quelle est la philosophie de ce « chèque vert » ? Envoyer un signal sur les nouveaux mode de consommation ou venir en aide aux ménages les plus modestes ?   

« Pour les ménages modestes, il ne s’agit pas d’un nouvel instrument anti-pauvreté, il y a d’autres instruments contre la pauvreté comme l’augmentation des minima sociaux. Il s’agit d’embarquer tous les ménages, en particulier les ménages modestes pour qui le signal 'prix’ est évidemment important, dans un projet de société qui est de transformer nos modes de consommation. Il s’agit donc d’un signal pour montrer que les ménages modestes peuvent participer activement à la transition écologique. C’est déjà quelque chose qui est à l’œuvre, mais l’idée, avec ce 'chèque vert’, est bien d’accélérer cette transformation. » 

Ce « chèque vert » semble plutôt en phase avec les modes de consommation des ménages aisés et en centre-ville. Comment pourrait-il toucher sa cible ?  

« Il faut évidemment que le nombre de biens et de services qui seraient accessibles par ce 'chèque vert’ soient très nombreux, pour être disponible à tous, aussi bien dans les campagnes, les centres-villes, que dans les banlieues. Cela pourrait être des produits locaux, de l’épicerie bio, des magasins de réparation ou des produits locaux achetés en grandes surface, pour les inciter justement à faire davantage sur les produits locaux. Ce chèque vert existe en Belgique depuis une dizaine d’années, avec 40 % de la population salariée qui bénéficie d’un écochèque d’un montant de 250 € par an, c’est très populaire et cela fonctionne très bien. Ce que nous soulignons, c’est que dans le plan de relance français il y a besoin d’un renforcement d’aides à la transition, en aidant à la fois les ménages et les commerces locaux et ce chèque est l’un des moyens pour y arriver. » 

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