Plaidoyer pour les grandes oubliées : les infrastructures publiques de partage de données
Ce rapport collaboratif coordonné par Laura Létourneau et publié par les deux think-tanks Digital New Deal et Terra Nova est à la fois un plaidoyer et la première version d’un guide pratique pour le déploiement d’infrastructures publiques de partage de données essentielles pour l’efficacité des politiques publiques, notamment la transition écologique, et la compétitivité économique du pays.
« Urbanisons le numérique pour une transformation durable »
Accélérer la circulation sécurisée des données pour faire face aux défis du siècle
Les infrastructures numériques de partage de données publiques sont un pilier fondamental pour l’accès aux soins, la gestion des aléas naturels, des crises sanitaires, pour accélérer les transitions de notre économie et globalement pour la mise en œuvre réussie de toutes les politiques publiques qui impliquent un travail étroit entre différents acteurs publics, privés et/ou associatifs. Quand bien même la gestion de la crise du Covid a mis en exergue le rôle proportionnellement bien plus fort du partage de données par rapport à l’IA et que les rapports d’inspections pointent fréquemment les défaillances du partage de données comme un frein aux politiques publiques, les infrastructures souffrent d’un déficit de portage et de moyens délétère.
Penser les infrastructures numériques en termes d’urbanisation
Comme dans une ville où les maisons ne sont pas faites par les pouvoirs publics mais doivent respecter le code de l’urbanisme et se raccorder aux réseaux d’égout, d’eau, d’électricité…, le numérique doit bénéficier, lui aussi, d’infrastructures publiques qui urbanisent un échange fluide et éthique de données (évitant une sorte de bidonville où chacun gère ses déchets, tire ses propres lignes d’électricité…).
Offrir des solutions concrètes à des problématiques complexes
Le rapport présente 7 exemples concrets d’infrastructures dont est dégagée un guide pratique terrain, collectif et ambitieux pour le bon déploiement des infrastructures. Parmi ceux-ci, on retrouve des plateformes comme « Mon espace santé », le carnet de santé des français qui collecte les données de santé pour que chaque citoyen puisse être acteur de sa santé, « Agdatahub » qui facilite l’échange de données dans le secteur agricole pour promouvoir notamment des pratiques durables, ou bien « EONA-X » qui poursuit la même ambition pour le secteur mobilité-tourisme.
Ces initiatives ont des bénéfices directs et indirects majeurs sur l’efficacité des pouvoirs publics, pour sur l’efficacité environnementale et économique des entreprises et pour le renforcement d’une souveraineté numérique française et européenne.
Ambitionner un pilotage politique gouvernemental et transversal
Comme pour tout sujet systémique, les infrastructures de partage de données posent des questions de gouvernance complexes. Le rapport insiste sur le rôle central des agents publics et des acteurs privés et associatifs dans la réussite de cette transformation numérique. Il insiste aussi sur la nécessité d’une vision interministérielle commune pilotée par le Premier Ministre et soutenue par un binôme DINUM/DGE, au niveau national, européen et international), et sur celle d’une implémentation collective, humaniste et ultra-déterminée.