Un « chèque vert » de 300 euros pour aider les Français les moins aisés à consommer écolo ?
Et si le plan de relance intégrait un volet social conforme aux revendications de la convention citoyenne pour le climat? Constatant que la crise sanitaire a « clairement creusé les inégalités au détriment des plus modestes », le think tank Terra Nova milite pour cette approche avec une proposition écolo-keyniesienne: la création d’un « chèque vert » bénéficiant aux ménages les plus modestes.
Son montant ? 300 euros. Ses destinataires ? Toute personne, salariée ou non, bénéficiaires ou non des minimas sociaux, dont les revenus sont inférieurs à 1,3 Smic toucherait ce coup de pouce directement de l’Etat. Et pour ceux dont les revenus sont compris entre 1,3 et 1,6 SMIC, l’Etat se contenterait d’inciter les employeurs à leur verser ces 300 euros en reprenant le modèle de la « Prime Macron pour le pouvoir d’achat », avec exonération de charges fiscales et sociales.
Produits bio, réparation, vêtements de seconde main…
Reprenant le modèle du Pass culture, ce chèque vert ne pourrait être utiliser que pour acheter des biens ou des services « bénéfiques à l’environnement et engagés dans la transition écologique ». Terra Nova en dresse une liste assez large: produit alimentation bio, biens de consommation courante labellisés (Ademe ou autre), réparation et recyclage, vêtements et autres produits d’occasion. Un marché évalué à près de 27 milliards d’euros.
« Cela permettrait de pérenniser certaines activités, d’inciter des agriculteurs à se convertir au bio » insiste l’économiste Baptiste Perrissin-Fabert qui souligne également le rôle de soutien aux commerces de proximité que pourrait avoir ce « chèque vert ». Membre du cabinet de Brune Poirson, lorsque cette dernière était secrétaire d’Etat à la Transition écologique, le co-défenseur de ce dispositif ne doute pas qu’une partie de la majorité en défendra le principe: « Le spectre politique qui peut soutenir ce projet est large » assure-t-il.
Terra Nova compte notamment sur Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique et certains conseillers d’Emmanuel Macron pour lever les doutes sérieux de Bercy quant au bien-fondé de ce chèque vert. Et pour cause: selon les calculs de Terra Nova, le coût pour l’Etat atteindrait 4 milliards d’euros.
Pierre Kupferman, rédacteur en chef BFM Éco