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Note

De nouvelles ambitions pour l’enseignement professionnel

Alors que la formation professionnelle est présentée par le gouvernement comme un levier essentiel de l’accès à l’emploi, l’enseignement professionnel continue à n’occuper qu’une place limitée dans l’espace médiatique. Il accueille pourtant à la sortie du collège un peu plus du tiers des élèves. Marqué par un recrutement socialement très étroit, c’est en son sein que se trouvent les leviers pour élever le niveau de qualification et réduire le taux de jeunes sortant du système éducatif sans diplôme. Cette note propose de donner à l’enseignement professionnel les moyens de relever ces défis, en l’ouvrant significativement vers l’enseignement supérieur, en transformant les pratiques pédagogiques, en renforçant la coopération entre l’État et les régions, sous la forme d’un réel engagement des parties.
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L’enseignement professionnel n’occupe qu’une place limitée dans l’espace médiatique, et pourtant il accueille, à la sortie des collèges, un peu plus du tiers des élèves. Dans certains territoires, plus de la moitié des jeunes sont « orientés » vers la voie professionnelle.

En 2010, 1 015 500 élèves étaient ainsi inscrits dans des cycles conduisant, pour l’essentiel, à un CAP ou à un baccalauréat professionnel ; les deux tiers d’entre eux étaient des élèves (dans les établissements publics et privés sous contrat) et un tiers des apprentis .

Le défi de cet enseignement : conduire ces élèves, en majorité en échec au collège, au niveau d’un diplôme, un baccalauréat professionnel pour les trois quarts d’entre eux, et un CAP pour le quart restant. Aujourd’hui, les résultats obtenus par les lycées professionnels aux examens sont convenables, si on les rapporte au public accueilli. Cependant, les taux de sortie avant le diplôme demeurent élevés, ce qui pose une question majeure : l’objectif est bien sûr celui du diplôme.

C’est donc largement au sein même de cet enseignement professionnel qu’il faut trouver les leviers pour à la fois élever le niveau de qualification et diminuer les sorties sans diplôme et, au-delà des effets d’annonce, réduire les écarts importants observés entre les jeunes selon la communauté, le quartier, les catégories socioprofessionnelles des familles dont ils sont issus.

C’est à cette première condition que se posera différemment l’orientation vers l’enseignement professionnel. La seconde condition est bien sûr d’améliorer la réussite des élèves dans les parcours qui les conduisent de la petite enfance [3] jusqu’en classe de 3 e , afin que des résultats scolaires insuffisants ne soient pas le seul déterminant de l’orientation vers l’enseignement professionnel.

1 – La double ambition de l’enseignement professionnel : élever le niveau des qualifications et réduire les sorties sans diplôme

L’enjeu du développement économique et de l’emploi constitue un argument majeur pour la construction de politiques visant à élever le niveau des qualifications et réduire les sorties sans diplôme. C’est ainsi qu’en 1985 ont été désignés deux objectifs pour l’an 2000 : conduire 80 % des jeunes au niveau du baccalauréat et réduire massivement la proportion de jeunes sortant du système éducatif sans qualification. La gauche a combiné cet objectif économique avec la volonté de réduire les inégalités sociales les plus criantes en créant le baccalauréat professionnel. Celui-ci s’est développé en même temps que les baccalauréats généraux et technologiques qui connaissaient, eux aussi, pour un temps, un taux de croissance élevé. Le baccalauréat professionnel a permis à la France de rattraper une large part de son retard en termes de niveaux de qualification. Il alimente désormais le marché du travail d’environ 120 000 diplômés bien formés. C’est une indéniable avancée, mais elle est encore insuffisante pour contribuer autant qu’il le faudrait au développement économique, et plus particulièrement celui lié aux évolutions technologiques. Le nombre, plus élevé, de bacheliers professionnels en 2011, comme ceux à venir en 2012 et 2013, constitue un épiphénomène lié au double flux des cycles 3 ans et 2 ans, lorsqu’il y avait un cycle BEP préalable au baccalauréat professionnel.

Les objectifs de 1985 n’ont pas été totalement atteints : le nombre d’élèves sortant du système éducatif sans qualification est inchangé depuis la deuxième moitié des années 1990, et l’objectif de 80 % a été seulement approché. Ces deux objectifs n’ont été le fil conducteur de la politique éducative nationale que pendant quelques années. Le taux d’accès au baccalauréat, en l’an 2000, n’a été que de 69,1 % et, au cours des dix années qui ont suivi, il n’a plus progressé. Pendant ce temps, à Barcelone, en 2002, les chefs de gouvernement européens adoptaient un programme de travail plus ambitieux que celui établi par la gauche française en 1985 : conduire, à l’an 2010, 85 % des jeunes à un diplôme de fin d’études secondaires longues et réduire à 10 % le nombre de jeunes sortant sans diplôme.

2 – La réforme de 2009 du baccalauréat professionnel a été largement dictée par l’objectif de diminution du nombre de fonctionnaires

L’enseignement professionnel peut contribuer plus encore qu’aujourd’hui tout à la fois à la réduction des taux de sortie sans diplôme et à la hausse du niveau moyen des qualifications, pour autant que soit abaissés les taux de sortie au niveau du CAP et accrus les taux d’accès au baccalauréat professionnel.

Avant 2009, le baccalauréat professionnel était accessible par un parcours incluant deux cycles : un cycle BEP de deux ans suivi, après réussite au diplôme, d’un autre cycle de deux ans conduisant au baccalauréat. Cette durée, plus longue d’une année que celle nécessaire à la préparation d’un baccalauréat général ou technologique, a été initialement proposée afin de compenser le niveau des élèves de collège, insuffisant pour accéder directement au niveau baccalauréat. Il s’agissait seulement d’une mesure temporaire, indispensable en l’absence de mesures de prévention. Dès l’origine, ses concepteurs étaient conscients que cette durée plus longue pouvait à la fois pénaliser l’orientation et peser sur les risques de sortie, car les élèves de l’enseignement professionnel étaient à l’entrée plus âgés, car ayant très majoritairement redoublé au moins une fois.

En 2009, 120 228 élèves ou apprentis ont obtenu un baccalauréat professionnel. Il est intéressant de comparer ce nombre à celui des diplômes de BEP attribués deux années plus tôt, en 2007, soit 181 638. Les bacheliers professionnels de 2009 sont essentiellement des élèves ayant obtenu préalablement un BEP. De plus, des titulaires du BEP réussissaient les épreuves du baccalauréat technologique dès lors qu’après le BEP, ils s’engageaient dans cette voie, alors que d’autres obtenaient également, toujours après un BEP, un Brevet Professionnel (BP) de niveau équivalent à celui du baccalauréat. En dépit du nombre déjà très important de jeunes conduits au niveau d’un baccalauréat par la voie professionnelle, il est apparu que ce dernier pouvait être encore davantage sollicité afin d’accroître la proportion de jeunes conduits jusqu’à un baccalauréat tout en apportant une contribution supplémentaire au développement économique du pays.

À cet effet, l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) propose, dès 2001, de réduire à trois ans la durée de préparation du baccalauréat professionnel. Jean Luc Mélenchon accepte d’expérimenter ce dispositif, qui est généralisé en 2009, en même temps qu’est introduite au baccalauréat professionnel une épreuve de rattrapage permettant de faire croître immédiatement de dix points le taux de réussite au baccalauréat : une autre façon d’accroître le nombre de bacheliers. A la rentrée 2011, toutes les spécialités de baccalauréat professionnel se préparent dans ces cursus de 3 ans. Cette réduction de la durée des études, dans le cadre de politiques publiques visant à diminuer le nombre d’emplois de fonctionnaires, a permis de réduire de façon considérable le nombre d’enseignants.

Des conséquences inquiétantes

Cette réforme, dont on ne peut qu’approuver le principe sur le long terme, aurait dû, pour atteindre son plein succès, être accompagnée d’une action, en amont de l’enseignement professionnel, permettant de réduire la proportion de jeunes sortant du collège sans les compétences indispensables à des études ultérieures réussies. Il n’en a pas été ainsi, de sorte que les sorties en échec, au niveau des classes de 2 nde et de 1 ère professionnelles, augmentent fortement : elles concernent en 2010 15 % des effectifs de 2 nde professionnelle puis 13 % des effectifs de 1 ère professionnelle, ce qui laisse craindre de fait une hausse des sorties sans diplôme [4] , et une croissance du nombre de diplômés moindre qu’espérée.

La forte progression du nombre de diplômés, à la session 2011 – leur nombre a atteint 154 293 – résulte d’un double flux : les élèves entrés en cycle BEP quatre années plus tôt, en 2007, se présentent en effet au baccalauréat en même temps que ceux entrés en préparation en trois ans du baccalauréat professionnel en 2008. Ce motif exceptionnel de croissance, qui ne traduit évidemment pas une augmentation significative de la proportion de jeunes conduite au baccalauréat, contrairement à une affirmation hâtive du ministère, devrait disparaître en 2014, dès lors qu’il n’y aura plus de candidats issus du cycle 4 ans. Il faut également noter que le nouveau dispositif fait disparaître le chemin qui conduisait du BEP au baccalauréat technologique, et donc plus naturellement à la préparation d’un BTS, ce qui constitue une régression démocratique. Si le baccalauréat professionnel en trois ans peut apparaître, très superficiellement, comme facilitant l’accès à une section de techniciens supérieurs pour y préparer un BTS, il ne garantit pas, loin s’en faut, la réussite au BTS sans une aide appropriée, dans un contexte où les bacheliers, parce que plus jeunes, seront en plus grand nombre à vouloir s’y préparer.

A côté du cycle baccalauréat professionnel, ne subsiste plus qu’un cycle en 2 ans, le CAP. L’orientation en fin de 3 e vers la voie professionnelle se déroule désormais dans cette alternative et les familles les moins assurées, les moins confiantes dans la réussite scolaire de leurs enfants choisissent ce premier niveau de qualification, même s’il est peu porteur de promotion sociale. La stratégie suivie pour le Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP) est malheureusement pleine de risques. En effet, le CAP représente encore près du quart des élèves de la voie professionnelle scolaire, auxquels il faut ajouter un grand nombre d’apprentis. Dans certains territoires, le CAP constitue plus de 45 % de l’offre de formation (cf. rapport de l’inspection générale 2011, déjà cité). Ce ne sont pas les 16 % de diplômés du CAP qui continuent – avec quelle chance de réussite ? – vers le baccalauréat professionnel qui suffiront à atteindre l’objectif fixé d’élévation du niveau moyen de qualification. Un quart des contrats d’apprentissage sont rompus dans les premiers mois. On ajoutera aussi que les élèves les plus en difficulté, notamment ceux issus de SEGPA, ont peu de chances de trouver un employeur pour signer avec eux un contrat d’apprentissage. De plus l’Etat se propose de développer en parallèle – ce à quoi le Front national applaudit – des dispositifs de préapprentissage et d’apprentissage pour accueillir des élèves à partir de 14 ans. Sachant que les contrats d’apprentissage sont en France des contrats de travail, nous apparaitrons ainsi dans la liste noire des pays qui emploient des jeunes de moins de 16 ans.

Cette réforme s’est accompagnée de quelques mesures pédagogiques avec la mise en place d’un accompagnement dit « personnalisé », et une autonomie pédagogique accrue des établissements. L’accompagnement « personnalisé » a été présenté comme la mesure phare de la réforme, alors qu’il ne lui est attribué que 210 heures sur l’ensemble des 3 ans et que le contexte de réduction « à la hache » des emplois a obligé, dès la rentrée 2011, les responsables académiques et les chefs d’établissement à détourner les maigres moyens dédiés à cet accompagnement pour tenter de garantir les enseignements obligatoires.

L’autonomie, autre mesure phare de cette « rénovation », s’est avérée être de plus en plus un piège pour les chefs d’établissement, qui ont dû gérer directement la réduction des moyens. Ainsi l’autonomie des établissements s’est résumée à faire endosser la responsabilité des suppressions d’emplois aux acteurs locaux [5] . Et l’on ne voit guère comment la qualité des enseignements pourrait s’améliorer dans un contexte où la formation initiale et continue des enseignants a été massacrée [6] .

3 – Trois recommandations « stratégiques »

La nature des emplois, le taux d’activité des adultes, le PIB par habitant, la balance des brevets, la balance commerciale constituent des paramètres économiques étroitement liés aux paramètres éducatifs. Si l’enseignement professionnel doit être aujourd’hui considéré comme hautement prioritaire, c’est tout à la fois parce qu’il constitue une clé du développement économique et de la réindustrialisation de notre pays, mais aussi parce qu’il constitue un outil concret pour rehausser le niveau de démocratie et de cohésion sociale, en comprimant les inégalités. Une ouverture plus significative de l’enseignement professionnel vers l’enseignement supérieur doit permettre également de lui apporter un surcroît de considération, de faire en sorte qu’il fasse l’objet d’un autre regard. Enfin la contractualisation des régions avec l’Etat doit être mise au service de l’aménagement éducatif et de formation des territoires, sous la forme d’un réel engagement des parties, avec des objectifs quantifiés portant sur le nombre de postes d’enseignants, l’offre de formation, l’hébergement mais aussi le poids à accorder à l’apprentissage. .

Fixer des objectifs quantifiés et piloter en direction de ces objectifs cibles

La proportion, toujours très importante, d’élèves sortant du collège en très grande difficulté scolaire – élèves d’ailleurs qui y sont entrés, pour la plupart, déjà en difficulté – implique le maintien du CAP, sous sa forme scolaire comme sous celle liée à l’apprentissage, mais avec des formats plus réduits. Il s’agit de faire en sorte qu’à l’inverse, la proportion de bacheliers professionnels continue à croître, avec un objectif ambitieux : conduire rapidement près de 200 000 élèves chaque année à un baccalauréat professionnel, soit environ un quart de la génération. Or, les prévisions d’effectifs au-delà de 2013, effectuées sur la base des données démographiques et de taux d’orientation vers la voie professionnelle à même hauteur qu’en 2011, et sous l’hypothèse, vérifiée au cours des dernières années, d’un niveau constant d’accès à l’apprentissage, n’autorisent pas à imaginer que la voie professionnelle soit en état d’atteindre cet objectif de diplômés, en l’absence d’une reconsidération des équilibres entre les voies conduisant au CAP et au baccalauréat professionnel.

Afin de faire progresser le taux d’accès au baccalauréat professionnel, il est nécessaire de le revaloriser, notamment en développant des dispositifs permettant aux meilleurs bacheliers professionnels – à hauteur de 30 % d’entre eux – d’accéder à une licence, et pour certains d’entre eux – environ 10 % – au niveau d’un master ou d’un diplôme de « grande école » [7] . Les stratégies « cosmétiques » conduisant aujourd’hui quelques dizaines d’élèves de quartiers « difficiles » dans des grandes écoles parisiennes ne sauraient se substituer à une politique qui conduit chaque année à la sortie du système de formation quelques 130 000 jeunes, sans diplôme qualifiant. Ces objectifs, pour être atteints, exigent la mise en place d’un pilotage resserré tant au niveau national qu’au niveau local, associant étroitement à la réussite de cette nouvelle ambition les régions et les secteurs professionnels directement concernés. L’histoire même du développement du baccalauréat professionnel établit qu’il est possible de fixer des trajectoires, et de ne pas en dévier [8] .

Donner et faire confiance aux élèves des lycées professionnels et aux enseignants

La voie professionnelle doit contribuer à réduire les inégalités en renforçant les apports culturels. Une piste originale avait été explorée avec succès : les classes à Projet d’action culturelle (PAC), introduites par Jacques Lang. Malheureusement, ces classes ont aujourd’hui quasiment disparu sous les coups de boutoirs des réductions de moyens, malgré l’engouement des équipes pédagogiques. Ces classes avaient été introduites tant dans l’enseignement primaire que secondaire. S’il existe un lieu où leur réintroduction s’impose, c’est bien le lycée professionnel. De la même manière, des expérimentations remarquablement réussies d’enseignement de la philosophie en classe terminale des lycées professionnels ont été interrompues, alors que tout plaidait pour leur généralisation, tant elles apportaient aux élèves. Tous les élèves des lycées professionnels devraient pouvoir bénéficier de telles actions, qui leur permettent en particulier de retrouver confiance en leur capacité d’accès à la culture et de participation à la pensée [9] . L’inclusion de l’enseignement professionnel dans des lycées tout à la fois généraux, technologiques et professionnels, comme la mise en place à dose significative de sections de techniciens supérieurs dans les lycées professionnels, par exemple dans le contexte de « Lycées des métiers », est également de nature à réduire des phénomènes de repli sur soi et de ghettoïsation. On ne saurait limiter l’enseignement professionnel au seul objectif d’acquisition de compétences étroitement professionnelles.

Parallèlement, une transformation des pratiques pédagogiques est indispensable afin de développer les compétences, tant des élèves que des enseignants, en matière de travail collectif : il s’agit aussi de mieux préparer à l’emploi. Et comment, également, introduire de nouvelles pratiques pédagogiques destinées à réduire les sorties sans qualification, sans refonder la formation initiale des enseignants et sans redonner de l’ampleur à leur formation continue ? Peut-on imaginer des progrès sensibles dans cette direction dès lors que, dans certaines spécialités, le nombre de contractuels – souvent sous contrats de 10 mois seulement – est largement supérieur à celui des titulaires ? La réduction importante des effectifs d’élèves de l’enseignement professionnel, liée à la réforme de 2009, devrait donner dans ce domaine de significatives marges de progrès.

Renforcer les coopérations entre l’Etat et les régions

La loi impose que soit établi un contrat entre l’Etat et les conseils régionaux afin de s’accorder sur un plan régional de développement des formations professionnelles. Ces contrats se limitent, le plus souvent, à des déclarations d’intention, sans moyens précisément affichés. Les régions ont pleine compétence pour l’apprentissage [10] , mais une compétence limitée pour l’enseignement professionnel. La constitution d’un « bloc » de compétences dévolu tout à la fois à l’enseignement professionnel – scolaire ou en alternance -, à la formation professionnelle, mais aussi à l’information et à l’orientation comme à l’observation des emplois, permettrait aux lycéens, aux apprentis, à des étudiants, à des stagiaires de la formation continue, à des demandeurs d’emploi ou à des bénéficiaires de congés individuels de formation de se voir offrir des conditions de réussite plus favorables. C’est dans ce cadre également que pourraient être établies de nouvelles dispositions pour une prise en charge des indemnités de stage. Cette recomposition des compétences ne porterait pas sur la gestion des personnels d’enseignement de l’Éducation nationale, qui conserveraient leurs statuts, l’Etat pouvant ainsi jouer le rôle stratégique qui lui revient, les diplômes et certifications gardant évidemment aussi leur caractère national. Mais tout laisse à penser qu’un tel rassemblement des compétences aurait pour conséquence non seulement une optimisation des ressources publiques, mais pourrait aussi se traduire par une égalité plus réelle que celle associée au concept incantatoire d’égalité des chances.

  1. Juliette Tardieu est le pseudonyme d’une spécialiste de l’enseignement professionnel.

  2. Daniel Bloch. Ecole et démocratie. Pour remettre en route l’ascenseur économique et social , PUG, 2010.

  3. Daniel Bloch, « Contre l’échec scolaire, agir dès la petite enfance », note Terra Nova, 20 décembre 2010.

  4. Rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale et de l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale sur le suivi de la mise en œuvre de la rénovation de la voie professionnelle (février 2011).

  5. Cf. Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale, tribune dans le journal Direction de septembre 2011 : « Au moment où l’on nous farcit la tête d’une propagande tapageuse peuplée d’accompagnement personnalisé et d’autres dispositifs individualisés, la réalité crue est que ce sont les dispositifs qualitatifs que les retraits d’emplois nous contraignent aujourd’hui à liquider. »

  6. Voir la note de Terra Nova : « Formation des enseignants : reconstruire sur un champ de ruines »

    http://www.tnova.fr/note/formation-des-enseignants-reconstruire-sur-un-champ-de-ruines-0

  7. On soulignera à cet égard l’expérience mise en œuvre à l’université Joseph Fourier de Grenoble, où une école spécifique, l’Ecole nationale de l’enseignement professionnel supérieur, destinée à guider les bacheliers professionnels vers une licence, un master ou un diplôme d’ingénieur a été ouverte avec le parrainage des groupes Bouygues et Vinci pour la construction, Orange pour les Télécommunications et Schneider pour le Génie électrique.

  8. Daniel Bloch, « La création et le développement du baccalauréat professionnel », in Le Baccalauréat 1808–2008 , Revue du Nord-INRP (2010).

  9. Daniel Bloch, « Une innovation pédagogique « décentralisée » ». Cahiers philosophiques , 103, p. 109–119 (2005). « L’enseignement de la philosophie en lycée professionnel » : rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale et de l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale (2007).

  10. Jean-Jacques Arrighi, « Formations en apprentissage : en finir avec les illusions », note Terra Nova, 24 octobre 2011 : http://www.tnova.fr/note/formations-en-apprentissage-en-finir-avec-les-illusions

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