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Rapport

Ecole 2012 : faire réussir tous les élèves

Jamais l’école n’a suscité autant d’attentes et de doutes. Pourtant, la politique éducative menée depuis 2007, en réduisant les moyens humains et financiers de l’Éducation nationale, en abandonnant la formation professionnelle des personnels enseignants, en privilégiant une lecture marchande du système éducatif, a accentué les difficultés d’une école publique accusée de trahir ses promesses. C’est dans le contexte d’une rentrée houleuse que Terra Nova publie son rapport « École 2012 : faire réussir tous les élèves ». Les leviers de changement proposés par le rapport ont pour premier objectif de renouer la confiance entre la société et son école : en assurant la qualification de tous les jeunes dans un milieu scolaire apaisé, en donnant la priorité à l’école primaire, la formation des enseignants et les établissements d’éducation prioritaire, en permettant une évolution des méthodes de travail et des obligations de service.
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1. Pour une école de la solidarité, pour la réussite de tous les élèves.

  Les mesures suivantes visent à réaffirmer le fondement de l’école publique : la prise en compte des tous les jeunes, quels qu’ils soient, pour les amener à une qualification. Pour remplir cet objectif, l’ambiance des établissements et le bien-être des élèves sont des leviers indispensables.  

-  Réaffirmer l’objectif central de l’Education nationale : Mettre fin aux sorties du système de formation sans diplôme au minimum de niveau de qualification V (c’est à dire le CAP). Ouvrir le chantier à cet effet de l’obligation de formation jusqu’à 18 ans, qui comprendrait alternance. Création d’un programme national « Pas de sortie sans diplôme » visant les jeunes en échec scolaire (Proposition 1).  

- Mettre en place un plan « Ecole sereine » articulé autour de trois volets : Les moyens d’amener la sérénité, l’architecture scolaire, la promotion du bien-être des élèves (Proposition 2).

  - Refondre l’année scolaire en augmentant le nombre de semaines de cours pour répartir l’effort d’apprentissage sur l’année et diminuer la durée de la journée scolaire. Il sera rétabli systématiquement en école primaire la semaine de cinq jours (Proposition 3).  

-  Favoriser le bien-être des élèves. Les conditions de vie scolaire (notamment les horaires) et d’apprentissage, le cadre réglementaire et les projets d’établissement doivent prendre en compte l’épanouissement et l’autonomie des élèves (Proposition 11).  

-  Revenir à une sectorisation telle que prévue par la loi de 2004, avec un cadre de dérogation transparent et tripartite (Education nationale, collectivités locales, parents). La carte des options, la sectorisation et la dérogation doivent être mis en cohérence, en mettant l’accent sur le collège (Proposition 15).  

2. Pour la continuité éducative, de l’école primaire au lycée

La poursuite de la réussite de tous nécessite des leviers multiples : des priorités de financement clairement définies, la mise en place d’une école du socle commun, les filières technologiques et professionnelles. L’idée directrice de ces propositions est la mise en place de la continuité éducative, un parcours cohérent et souple pour chaque élève de l’école primaire à la qualification.  

Attribuer une priorité de financement et de politique éducative à l’école primaire. Celle-ci sera la principale destinataire des postes nouvellement créés. La scolarisation précoce sera favorisée, afin d’atténuer les inégalités sociales et les difficultés scolaires (Proposition 7).  

Bâtir l’école du socle commun. Elle consiste à la mise en place d’un cycle fondamental englobant école primaire et collège (Proposition 8).  

Le développement d’une politique de la langue est une nécessité. Articulée d’abord sur un apprentissage renforcé de l’expression française, cette politique viserait au renforcement de l’apprentissage de l’anglais dès le primaire (Proposition 5).  

Concrétiser l’ambition de la rénovation de la voie professionnelle. L’enseignement professionnel doit rester régulé au niveau national, en prise avec le développement économique, la poursuite d’études supérieures doit être accompagnée et encouragée (Proposition 9).  

Rééquilibrer les filières du lycée général et réformer le baccalauréat technologique pour favoriser l’insertion de ses lauréats dans l’enseignement supérieur (Proposition 10).    

3. Travailler autrement, faire se rencontrer les acteurs et partenaires de l’école

  Changer l’école passe par les acteurs qui la font vivre et la portent sur le terrain. Les enseignants, mieux formés, seront revalorisés pour travailler autrement au sein d’équipes pédagogiques et de projets éducatifs locaux. Les parents, les collectivités locales et l’opinion seront mieux associés et informés de l’école publique, qui est le bien de tous.

  Reconstruire la formation des professeurs en s’appuyant sur une « mastérisation » positive permettant une entrée progressive dans le métier (Proposition 12).

  Proposer une évolution des obligations de services des enseignants contre une revalorisation négociée prenant en compte l’évolution de l’année scolaire et introduisant dans le temps de travail un volant d’heures hors de la présence en classe (Proposition 13).

  Etablir un média public consacré à l’éducation, sur le modèle d’autres pays européens et à partir des ressources existantes, qui s’adressera à au grand public, au-delà des seuls professionnels (Proposition 4).  

Développer, dans le cadre des contrats éducatifs locaux, un partenariat renforcé entre les écoles et établissements et les associations d’éducation populaire et péri-éducatives (Proposition 6).  

Les parents d’élèves seront mieux accueillis, mieux informés et mieux associés à la vie et au fonctionnement des écoles et établissements, au-delà des seuls établissements prioritaires (Proposition 17).  

4. Une gouvernance forte pour l’éducation

L’école publique a besoin d’un cadre politique renouvelé : loin de multiplier les réformes au risque de déstabiliser le service public éducatif, celui-ci doit favoriser une gouvernance sereine et cohérente du système scolaire. Cette exigence est particulièrement importante pour implémenter et maintenir les priorités financières.  

Etablir une gouvernance politique forte de la question éducative au niveau national en précisant les articulations entre le rôle du Président de la République, du Premier ministre et du ministre de l’éducation nationale. Dans le cadre d’une Education de caractère national, l’Etat doit être stratège et régulateur (Proposition 14).  

Mieux coordonner, dans le respect des compétences respectives entre l’Etat, les collectivités territoriales des politiques et/ou actions éducatives locales, notamment dans la perspective des modifications des rythmes scolaires, pour dessiner un parcours de la réussite pour tous les élèves d’un territoire (Proposition 16).  

La politique de l’éducation prioritaire sera relancée sous la responsabilité de l’Education nationale, en relation avec le Ministère de la ville. Les établissements d’éducation prioritaire verront leurs moyens renforcés et leurs personnels mieux accompagnés (Proposition 18).  

Dans le contexte de crise des finances publiques, il sera impératif de procéder à une allocation réellement différenciée des moyens et donc de ne pas augmenter les dépenses dans les établissements privilégiés. L’allocation doit viser l’amélioration de l’efficacité et de l’équité sociale du système éducatif (Proposition 19).

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