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Note

Payer ses études après le diplôme

Les politiques de démocratisation sont décrites comme des échecs retentissants. Ma conviction est qu’elles méritent d’être réhabilitées. En effet si l’on regarde le marché du travail, la qualité de l’insertion professionnelle serait aujourd’hui bien pire qu’elle ne l’est si ces politiques n’avaient pas été menées.
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Les entreprises ont de plus en plus besoin de diplômés en dépit du fait qu’ils sont de plus en plus nombreux. De 10 à 15 % des jeunes quittent le système éducatif sans qualification chaque année – en raison de nombreux facteurs comme les problèmes de logement. On ne peut s’en contenter. L’Angleterre a mis en place des aides aux familles aux revenus très faibles, à condition que l’adolescent suive bien ses cours au lycée professionnel. Cela équivaut à un tiers du Smic français. On réduit ainsi d’un tiers les sorties sans diplômes. En France, on a un saupoudrage avec notre système de bourses : plutôt que d’aider 50 % de la population au lycée, il faudrait en aider 10 % beaucoup plus. Concernant le taux d’échec dans le premier cycle du supérieur, il n’est pas pire qu’ailleurs. Mais il touche des segments très particuliers, 80 % des lycéens professionnels. Il faudrait au moins un temps leur réserver des places dans le supérieur technologique selectif – BTS, IUT, etc. Mon idée la plus iconoclaste concerne le financement du supérieur. On n’est plus compétitifs : d’où faire venir les ressources ? Le financement actuel par l’impôt est injuste : on fait payer tout le monde, y compris des gens qui n’ont pas voulu ou pas pu faire le choix du supérieur. En plus, le contribuable paie quatre fois plus pour une classe préparatoire qui profite aux classes sociales les plus favorisées que pour l’université. En Australie, on a multiplié les droits d’inscription par dix. L’étudiant les rembourse quand il travaille et qu’il touche un revenu supérieur au revenu médian. Aujourd’hui en Australie, les droits d’inscription représentent 25 à 30 % du coût des études. Le nombre d’étudiants a augmenté de 30 %, y compris dans les familles défavorisées. On n’a donc pas augmenté les inégalités mais on a plus de moyens. Il peut y avoir une variante française. On pourrait alors commencer par faire payer les grands bénéficiaires, les polytechniciens comme moi.

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