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Revue de presse

« Il faut sauver le droit d’asile » estime l’ex patron de l’Ofpra

« Il faut sauver le droit d’asile » a estimé aujourd’hui l’ancien directeur général de l’Ofpra, Pascal Brice, en déplorant la « complète faillite » de l’actuel règlement européen de Dublin qui régit l’accueil des demandeurs. « On est aujourd’hui dans une situation en France, mais aussi en Europe, aux États-Unis, dans de nombreuses parties du monde occidental (…) où il faut sauver le droit d’asile », a affirmé l’ancien patron de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) lors d’une rencontre organisée par l’Institut Montaigne et Terra Nova.
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« Un problème de fond est que pendant des décennies on a eu en Europe des politiques de migration restrictives ». Dans ce contexte « l’asile est un problème », et « quand vous êtes payé pour défendre l’asile vous devenez un problème », a ajouté Pascam Brice, qui revient sur ses six années à la tête de l’Ofpra dans un livre « Sur le fil de l’asile » à paraître mercredi. Pour lui, « la principale menace aujourd’hui est l’externalisation » des demandeurs d’asile vers des pays tiers, de l’autre côté de la Méditerranée notamment.

L’ancien patron de l’Ofpra a aussi déploré la « complète faillite du système de Dublin », qui confie le traitement de la demande d’asile au pays d’entrée en Europe, mais génère des « effets terribles », en imposant un délai de six voire 18 mois pour redéposer une demande dans un autre pays. « Dublin provoque du désordre. Laisser des gens dans les rues de Paris ou Nantes c’est du désordre » et « vous êtes sûr que vous provoquez la montée de certains mouvements politiques », a-t-il ajouté, en jugeant « incroyable de voir que tant de technocrates pensent encore que nous devons poursuivre sur cette voie » en Europe. La réforme du système européen d’asile est dans l’impasse depuis plus de deux ans à Bruxelles.

Il a aussi regretté la « logique de la dissuasion » prévalant selon lui dans certains pays comme l’Allemagne ou la France, avec « l’idée que plus les conditions seront dures pour les demandeurs d’asile, moins ils viendront ». Plaidant pour une « reconnaissance mutuelle entre les agences » nationales et pour leur « indépendance », il a mis en garde contre les risques « d’approche politique de l’asile » et de « dumping de l’asile ». Pascal Brice a enfin défendu l’idée d’une « législation humanitaire complémentaire pour les gens qui ne correspondent pas à l’asile, mais sont en situation de détresse humanitaire, y compris les déplacements liés au changement climatique ».

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