La politique de l’asile selon Marine Le Pen : entre trahison et inconséquence
Cette note examine ce que serait la politique de l’asile selon la candidate d’extrême-droite.
Dans son projet présidentiel, à l’engagement n°28, la candidate de l’extrême droite affirme vouloir : « Revenir à l’esprit initial du droit d’asile qui ne pourra par ailleurs être accordé qu’à la suite de demandes déposées dans les ambassades et consulats français dans les pays d’origine ou les pays limitrophes ».
La formulation de cet engagement est particulièrement ambiguë puisqu’elle prétend « revenir » à une inspiration originelle qui, comme nous le verrons, est bien difficile à définir, tout en introduisant une exigence nouvelle qui conduirait à rendre impossible en pratique le dépôt d’une demande d’asile. Comme nous le montrerons, sous couvert d’un retour aux fondamentaux, cet engagement implique en réalité une suppression effective du droit d’asile. Celui-ci est pourtant consacré par la Constitution et les engagements internationaux de la France, et se trouve au cœur des valeurs universalistes portées par notre pays. Alors que les guerres et les persécutions politiques font toujours plus de victimes aux portes de l’Europe, une telle mesure provoquerait de nombreux drames humains. Elle placerait la France dans une situation d’infraction vis-à-vis du droit international et mettrait en cause sa crédibilité auprès de ses partenaires. Loin des clichés entretenus par la candidate d’extrême droite, la France n’est pas submergée par les demandes d’asile. Au contraire, elle assume aujourd’hui une part très modeste de l’effort européen en la matière. Par conséquent, la crise actuelle appelle au renforcement de la politique de l’asile en France, plutôt qu’à son démantèlement déguisé. Cela doit passer par la préservation du statut de réfugié, par une plus grande efficacité dans le traitement des demandes, et par une gestion coordonnée, cohérente et solidaire à l’échelle européenne.
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