La sécurité, talon d’Achille de Marine Le Pen


Aussi étonnant que cela puisse paraître, lors de la présentation, le 19 novembre 2011, de son programme pour l’élection présidentielle, Marine Le Pen n’a que très brièvement évoqué la question de la sécurité. Dans le verbatim du discours, le thème n’est abordé qu’une fois, au cours d’un paragraphe avare en propositions concrètes : « nos forces de l’ordre manquent de personnel et de matériel, ce dont elles manquent surtout, c’est de volonté, de consignes, c’est d’instructions claires ».
On pourrait penser qu’il s’agit d’un choix politique de la part de Marine Le Pen, destiné à rendre moins agressive la rhétorique frontiste. Mais quelques minutes après le discours, lors de la mise en ligne dudit programme, le volet « sécurité » – plus détaillé – comportait de très nombreuses coquilles, fautes d’orthographe et de français, qui tendent à prouver une certaine forme d’amateurisme, voire un malaise profond de la candidate du Front national sur le sujet.
Les raisons de ce malaise sur un sujet sur lequel le Front national s’est répandu pendant plusieurs décennies méritent d’être étudiées attentivement.
Premier constat : Marine Le Pen ne fait preuve d’aucune originalité vis-à-vis de son père tant sur son analyse que sur ses (rares) propositions.
Deuxième constat : Nicolas Sarkozy, en s’emparant dès 2002 de nombreux points du programme de l’extrême droite, a en effet piégé le Front national. Car, de fait, comment ce parti pourrait-il critiquer l’inefficacité d’une politique qu’il n’a eu de cesse de prôner ? L’étude exhaustive des « propositions » de la candidate du Front national s’avère particulièrement riche en enseignements.