Sécurité : après dix d’agitation, un domaine à rebâtir


Depuis 2002, Nicolas Sarkozy vante un bilan mirifique dans le domaine de la sécurité, au point d’en avoir fait sa marque de fabrique. Même si l’UMP se targue de centaines de milliers de « victimes évitées », le résultat de Nicolas Sarkozy relève d’une autosatisfaction arrogante, voire d’une supercherie flagrante. Au coeur du système se trouve la nécessité pour le pouvoir politique de présenter « de bons chiffres » de délinquance en baisse. De cette obligation déclinée sur l’ensemble des troupes jusqu’à l’échelon le plus bas, et qui a largement atteint la justice pénale, découlent des adaptations de comportement aux demandes de leur hiérarchie qui délaissent les enjeux locaux au profit, selon l’expression consacrée, de « l’affichage ». Communication multiforme, manipulations avérées se lient à la frénésie législative dans un résultat loin des attentes espérées, et qui désespère les forces de l’ordre. Touché depuis dix ans par le sarkozisme, le domaine de la sécurité sera un des plus durs à redresser tant le sens de la mesure et de la réalité y a été perdu.