Au-delà des urgences, des pistes pour l’hôpital


1. Une note d’Etienne Minvielle porte tout d’abord sur les conditions de travail à l’hôpital.
La crise sanitaire a rappelé la centralité de l’hôpital dans notre système de soins. Elle a mis en évidence des fragilités récurrentes : climat de travail difficile, fuite vers le privé, manque d’attractivité, risque d’épuisement professionnel… Avec un risque en bout de chaîne sur la qualité des soins. L’exécutif a augmenté les moyens consacrés à l’hôpital avec le Ségur de la santé. Mais certains sujets, en particulier les conditions de travail à l’hôpital, sont restées dans un angle mort.
Les causes du malaise sont bien répertoriées : intensification du travail, défaillances du management hospitalier, qualité de vie des soignants (logement, transport, stress…)
Des pistes d’amélioration commencent à être discutées, sur la reconnaissance des soignants bien sûr (rémunération, parcours professionnel…) mais aussi sur nombre de questions relevant de l’environnement de travail (logement, transport, garde des enfants, aménagement des horaires…) et de la gouvernance.
« Conditions de travail à l’hôpital : comment sortir du marasme actuel ? »
2. Le sujet du financement mérite bien sûr une attention spécifique. C’est ce que propose la note de Pierre-Louis Bras sur le vote de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam).
Pour changer le système de financement dite de « tarification à l’activité » (T2A) de l’hôpital, il faudra revenir à un vrai débat portant sur de réels choix de priorités. Le mécanisme actuel conduit à un débat technique, sans véritable évaluation des priorités ni de l’impact des dépenses, sans véritable vision politique de la santé.
« Comment le Covid transforme le débat sur les dépenses de santé »
3. Plus largement, alors qu’une « conférence des parties » est annoncée sur l’accès aux soins, comment favoriser un consensus politique large sur nos choix pour la santé, en associant systématiquement les usagers à la délibération sur les priorités ? Il existe déjà des outils participatifs à explorer :
Au lieu de gérer les sujets successivement dans l’urgence, il faut inviter les Français à délibérer sur leur santé en fixant des priorités et en les associant à l’évolution de notre système de soins.
« Combien dépenser pour la santé ? Une perspective démocratique »