Sommes-nous prêts à la guerre (sanitaire) ? Autonomie stratégique et géopolitique de crise
Adoptant un discours délibérément martial, le président de la République se voulait, le 16 mars dernier, à la hauteur de l’enjeu : la lutte contre une pandémie mondiale, présentée comme imprévisible dans son évolution et ses conséquences. Déclarer la guerre, c’est faire à la fois corps et bloc face à l’épreuve, vœu et acte d’unité nationale. C’est faire appel à la mobilisation générale, contre un ennemi désigné quoique imperceptible à l’œil nu, redoutable parce qu’encore relativement méconnu. Mais, cette guerre, y sommes-nous prêts ? La crise actuelle tient à cet égard le rôle de révélateur, en mettant en lumière nos fragilités. Et notamment deux d’entre elles : fragilité de notre autonomie stratégique, quand notre indépendance sanitaire se voit bousculée par la propagation d’un virus identifié depuis de longues semaines 1 ; fragilité de notre situation géopolitique, quand notre peur de l’avenir nous amène à transposer des mesures présentées comme idéales, en faisant abstraction du réalisme qui irrigue les relations internationales.


Adoptant un discours délibérément martial, le président de la République se voulait, le 16 mars dernier, à la hauteur de l’enjeu : la lutte contre une pandémie mondiale, présentée comme imprévisible dans son évolution et ses conséquences. Déclarer la guerre, c’est faire à la fois corps et bloc face à l’épreuve, vœu et acte d’unité nationale. C’est faire appel à la mobilisation générale, contre un ennemi désigné quoique imperceptible à l’œil nu, redoutable parce qu’encore relativement méconnu.
Mais, cette guerre, y sommes-nous prêts ? La crise actuelle tient à cet égard le rôle de révélateur, en mettant en lumière nos fragilités. Et notamment deux d’entre elles : fragilité de notre autonomie stratégique, quand notre indépendance sanitaire se voit bousculée par la propagation d’un virus identifié depuis de longues semaines; fragilité de notre situation géopolitique, quand notre peur de l’avenir nous amène à transposer des mesures présentées comme idéales, en faisant abstraction du réalisme qui irrigue les relations internationales.