Paris sportifs : les risques demeurent


La nouvelle a créé une onde de choc dans le milieu sportif français. Des handballeurs, qui plus est champions olympiques – les fameux « experts » – seraient impliqués dans une affaire de paris frauduleux.
Pourtant, il n’y a rien là de surprenant. Depuis plusieurs années, Terra Nova alerte sur les risques que présentent les paris sportifs[1].
Depuis 2009, la Française des Jeux, face à la concurrence des sites de jeux et paris sportifs en ligne, a développé sa propre offre, que ce soit dans son réseau physique avec « Parions Sport » que sur internet avec « Parions Web ».
Depuis trois ans donc, l’offre de paris sportifs s’est développée tous azimuts. Elle l’est encore plus depuis la loi du 12 mai 2010 assurant l’ouverture à la concurrence du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne. Cette loi met fin au monopole historique de la FDJ et du PMU. Ce qui constitue un véritable danger.
Si, en l’occurrence, les mécanismes de prévention et de détection des paris suspects ont plutôt bien fonctionné, il n’en reste pas moins que les paris sportifs et leur ouverture à la concurrence constituent un risque pour l’équité sportive et pour la santé publique. Ainsi, plus de 600 000 français souffriraient d’une addiction aux jeux d’argent. On ne peut dès lors ce satisfaire d’un statu quo.
Pour lutter contre les risques de déstabilisation des compétitions sportives et agir contre l’addiction aux jeux, Terra Nova propose des mesures pour rendre les paris sportifs moins attractifs et assécher l’offre. Les sanctions contre les sportifs impliqués peuvent également être renforcées, car de tels comportements portent gravement atteinte à l’éthique et à l’exemplarité du sport. Enfin, un renforcement de la prévention et de la prise en charge des personnes sous l’emprise du jeu doit également être mis en œuvre.
[1] Voir les notes de Terra Nova du 6 avril 2010 (« Le marché des jeux d’argent ouvert à la concurrence : des risques majeurs de déstabilisation ») et du 26 septembre 2011(« Les jeux d’argent en ligne, un an après : un bilan mitigé, un encadrement à renforcer »)